Portraits – Critique

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir un nouveau métier du cinéma. Cette fois-ci, il ne sera pas question d’une profession technique appartenant à l’industrie, car nous allons nous attarder sur un métier en-dehors de la filière cinématographique mais qui, malgré tout, participe à la promotion des films à sa propre manière : le métier de critique.

Le ou la critique de cinéma est avant tout un cinéphile. Ce journaliste spécialiste propose une réflexion et une analyse personnelle sur un film. Bien qu’il s’agisse de son avis, on ne peut pas simplement se contenter de dire si un film est bien ou pas bien : ça serait trop facile. En effet, l’art de la critique est dans l’argumentation, de développer et d’expliciter les raisons de son enthousiasme ou de sa réticence. Il doit ainsi trouver les mots justes afin de défendre ses coups de cœur – surtout pour les petits films qui bénéficient de moins de promotions -, de prévenir le spectateur et de lui donner des pistes sur ce que le film est ou n’est pas, sans trop en révéler. Le critique a ainsi l’occasion de découvrir les nouvelles sorties en exclusivité, dans le cadre des projections presse ou encore dans des contextes plus événementiels tels que les festivals. Il peut également rencontrer l’équipe du film pour enrichir son propos, dans le cadre d’un entretien en tête-à-tête ou bien d’une conférence de presse, aux côtés de ses confrères et consœurs.

Nous pourrions dire que la critique cinématographique existe dès les premières projections publiques, mais celle-ci demeure soit technique, soit publicitaire. Il faudra attendre le début du XXe siècle, lorsque le théâtre se voit concurrencer par le cinéma, pour que ce dernier soit véritablement considéré comme un art digne de légitimité. Louis Delluc (1890-1924) est reconnu comme la première personne à avoir initié la critique cinématographique, avec un premier article publié en 1917 dans la revue Film. La critique gagne en importance dans les années 1950 au moment de la Nouvelle Vague, lorsque des revues telles que Les Cahiers du Cinéma ou encore Positif imposent leur vision du cinéma et leur courant de pensée. Ces derniers ne partageaient pas les mêmes appétences et ne s’en cachaient pas, faisant suite aux conflits intenses et virulents ayant marqué l’époque.

L’arrivée d’Internet n’a pas épargné le monde de la critique, ayant inévitablement participé à la démocratisation de cette pratique. Aujourd’hui, n’importe qui a la possibilité de partager son avis sur un film, de façon bénévole et spontanée. Attribuer un certain nombre d’étoiles suffit parfois à exprimer son impression. Les réseaux sociaux sont le nouveau tremplin de la critique et participent à l’évolution d’un discours audiovisuel non institutionnel, notamment via Youtube ou encore Tik Tok. Bien que la critique journalistique et médiatique ne soit pas considérée comme un facteur déterminant dans le choix des films, surtout chez les plus jeunes, elle n’en reste pas moins un métier respecté par le milieu qui influence l’environnement symbolique et la carrière d’un film, et ce bien après sa sortie en salles. Dans une certaine mesure, nous pourrions considérer que la critique influence le fameux bouche-à-oreille…

Pour être un bon critique, la passion est une évidence. Cela implique de regarder des films tous les jours et d’être à l’affût de l’actualité, donc mieux vaut ne pas s’en lasser. À ce titre, être doté d’une certaine culture générale semble indispensable. En effet, connaître l’histoire du cinéma et maîtriser un certain vocabulaire technique facilitent l’analyse et la mise en parallèle avec d’autres œuvres, ce qui ne veut pas forcément dire qu’il faut aimer éperdument tous les classiques. Par ailleurs, avoir une certaine aisance à l’oral comme à l’écrit permet de développer son propre style et communiquer clairement son avis au spectateur. Il faut également être prêt à défendre ses opinions, surtout si elles ne sont pas partagées par le plus grand nombre.

En termes de rémunération, le critique peut, selon sa notoriété, toucher entre 1 500 et 4 500 € bruts par mois. Beaucoup de personnes à la recherche d’une insertion professionnelle débutent en tant que pigiste, étant ainsi rémunérées par travaux réalisés.

Il n’existe pas de formation à proprement parler pour devenir critique, bien qu’un parcours littéraire ou artistique y soit souvent associé, à travers des études en Cinéma et Audiovisuel ou en Histoire de l’Art par exemple. Bien que ce métier nécessite un bagage théorique fourni, il ne faut pas oublier que la critique est avant tout une question de sensibilité artistique, propre à chacun.

Notre association estime beaucoup le regard critique du jeune public, petits et grands. C’est pourquoi nous proposons aux étudiants d’Île-de-France de participer au Festival Ciné Junior en devenant membres de notre grand Jury Jeune ! À l’attention des jeunes étudiants cinéphiles, vous avez jusqu’au 13 novembre prochain pour nous fournir votre critique, écrite ou orale, et tenter de gagner un séjour au Festival National du Film d’Animation de Rennes ! Maintenant que nous vous avons donné les clés de la bonne critique, qu’attendez-vous pour vous exprimer ?

Informations et modalités d’inscription du Jury Jeune à retrouver sur la page suivante.