Histoire
mai 19, 2021

Agnès Varda, pionnière de la Nouvelle Vague ?

Son film Le bonheur (1965) a été tourné en partie dans le Val-de-Marne, à Vincennes, L’Haÿ-les-Roses et Créteil. Aujourd’hui, nous vous proposons une chronique sur une grande figure du cinéma français.

 

Agnès Varda est une cinéaste, photographe et artiste née à Ixelles, Bruxelles en 1928. A cause de la guerre, sa famille quitte la Belgique pour s’installer à Sète, dans le sud de la France.

 

Elle fait ses études à Paris, notamment à l’école du Louvre, où elle apprend la photographie. En 1949, elle commence sa carrière en tant que photographe indépendante, pour les Galeries Lafayette puis pour le festival d’Avignon, avant de se lancer dans le cinéma.

 

Elle crée sa propre société de production et distribution, Ciné-Tamaris, installée chez elle, rue Daguerre à Paris. Son premier long-métrage La pointe courte, réalisé en 1954, soit cinq ans avant A bout de souffle de Jean-Luc-Godard, sera tardivement reconnu comme précurseur de la Nouvelle Vague. Elle est par ailleurs la seule réalisatrice de ce mouvement très majoritairement masculin.

 

Elle voyage beaucoup et fait des films pendant ses déplacements :  aux Etats-Unis (Black Panthers, Documenteur et Murs Murs), à Cuba (Salut les Cubains), ou encore en Iran (Plaisir d’amour en Iran).

 

Dans son cinéma, elle mêle souvent le réel et la fiction.

 

Agnès Varda est une artiste engagée dans la lutte pour l’émancipation des femmes dès les années 1960. A l’heure où l’IVG est toujours illégale en France, elle réalise L’une chante, l’autre pas, qui raconte l’amitié entre deux femmes et au cours duquel l’une aide l’autre à avorter. Apparaissent Gisèle Halimi et les manifestations devant le tribunal de Bobigny, lors du procès d’une jeune fille jugée pour avoir avorté. Les héroïnes du film prennent part à cette manifestation, en chanson.

 

 

 

Elle partage sa vie avec le cinéaste Jacques Demy et écrit un docu-fiction sur sa vie, Jacquot de Nantes, qui raconte comment l’enfant s’est pris de passion pour le cinéma, bricolant ses premiers films dans le grenier au-dessus du garage familial.

 

A 70 ans, elle commence sa vie de visual artist, imaginant des installations artistiques hybrides entre le cinéma et la photographie tout en employant des matériaux recyclés. Elle s’intéresse à l’écologie et à la récupération, ce qui donnera naissance à Patatutopia, composé d’un parterre de 700 kg de patates en forme de cœur, délaissées du marché de la consommation.

 

Elle reçoit plusieurs prix pour son œuvre. En 2009, elle se voit offrir un prix Henri-Langlois d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, à l’occasion des Rencontres internationales du cinéma de patrimoine et de films restaurés à Vincennes. On lui décerne la Palme d’honneur du festival de Cannes en 2015 et un Oscar d’honneur en 2017.

 

Agnès Varda meurt en 2019 à l’âge de 90 ans.

 

Ses films Jacquot de Nantes et Les Glaneurs et la glaneuse font partie des catalogues École et cinéma et Collège au cinéma, pour que le jeune public puisse les découvrir en salles, sur le grand écran !