Les dates clés de l’histoire du cinéma en France
Lorsque nous allons aujourd’hui au cinéma, les salles, les écrans, le son, et l’image, sont souvent d’une qualité remarquable. Mais si nous apprécions aujourd’hui autant le cinéma, il ne faut pas oublier son développement progressif depuis près de 130 ans.
Cette semaine, nous vous proposons un retour sur les dates clés qui ont marqué le fonctionnement du cinéma en France.
- 1891 : Thomas Edison et William Kennedy Laurie Dickinson, secondés par William Heise, inventent le kinétographe 35mm et le kinétoscope, qui permet de montrer un film à une seule personne à la fois.
- 1895 : Après l’invention du cinématographe Lumière mis en place par Louis et Auguste Lumière, la première séance de cinéma a lieu le 28 décembre 1895 au Salon Indien du Grand Café à Paris où est projeté le film La Sortie de l’Usine Lumière à Lyon. Le cinéma est né !
- 1905 : Naissance des « loueurs », qui deviendront plus tard ce qu’on appelle les distributeurs.
- 1908 : Paul Laffitte, éditeur, écrivain, et économiste, fonde la société « Le Film d’art », ayant pour objectif d’élargir le public du cinéma (jusqu’alors qualifié de public populaire) et de faire ainsi du cinéma « le grand éducateur du peuple ». Le 17 novembre 1908 est projeté L’Assassinat du duc de Guise, qui correspond au premier film à obtenir une critique dans le journal Le Temps.
- 1919 : Un « contrat-type de location » est créé entre les ayants droit et l’exploitant, mettant notamment en place un droit d’exclusivité de projection.
- 1929 : Le cinéma parlant fait son entrée en France avec Les Trois Masques réalisé par André Hugon. Le premier film parlant dans le monde est apparu dès 1927 aux Etats-Unis avec Jazz Singer réalisé par Alan Crosland.
- 1932 : La couleur apparait sur les écrans grâce à la caméra Technicolor trichrome inventée par Herbert Kalmus.
- 1943 : Création de la première école spécialisée dans les métiers du cinéma, L’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC), qui sera intégrée à la Fémis en 1986.
- 1946 : Grande année pour l’institutionnalisation du cinéma : première édition du festival de Cannes, création du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), visant en premier lieu à remettre en fonctionnement les salles endommagées par l’Occupation et à soutenir la création des œuvres cinématographiques françaises, et enfin signature des accords Blum-Byrnes entre la France et les Etats-Unis. Ces accords mettent en place l’exportation illimitée des films américains sur les écrans français en échange d’avantages financiers et d’une clause qui instaure un quota de 4 semaines par trimestre où les salles françaises ne programment que des films français.
- 1959 : Début du mouvement de la « Nouvelle Vague », porté entre autres par Jean-Luc Godard et François Truffaut. Le réalisateur est au centre de la valeur et de la qualité accordée aux films, tout en se réclamant d’un cinéma réflexif qui fait référence à l’histoire même du cinéma, faisant des films une forme d’art légitime, comme en témoigne l’institutionnalisation du label Art et Essai en 1961 et l’avance sur recette créée en 1959 sous le ministère des Affaires culturelles d’André Malraux.
- 1973 : Création de l’outil « Ciné-chiffres », publiant les résultats des films dans l’agglomération parisienne, ce qui rend le marché du cinéma bien plus transparent et volatile qu’auparavant.
Au tournant du 21ème siècle, on voit se mettre en place une progressive numérisation du cinéma :
- 1991 : The Doors d’Olivier Stone, premier film exploité en son numérique.
- 2009 : Avatar de James Cameron, totalise 14 775 990 entrées dans les salles françaises, une première pour un film de science-fiction. On assiste avec ce succès à la banalisation de la 3D. Ce succès arrive cependant toujours derrière le film emblématique Titanic (1997) du même réalisateur qui totalise 20,7 millions d’entrées en France.
L’année 2020 est marquée par le début de la crise sanitaire qui bouleversera le paysage cinématographique pendant plusieurs mois :
- 14 mars 2020 – 19 mai 2021 : Fermeture des salles de cinéma (avec une courte réouverture durant l’été 2020) en raison de la crise du Covid-19, une première dans l’histoire du cinéma.
Aujourd’hui, tout en essayant de composer avec les défis du numérique, et en tentant de retrouver certains publics qui ne reviennent plus depuis la crise sanitaire, les salles se réinventent, organisent des évènements tels que des débats, des animations, des ateliers, qui visent à renouer le lien entre le public et les salles de cinéma, tout en proposant un accompagnement de certains films.
Cet accompagnement et cet échange autour des films sont nécessaires pour donner les clés de compréhension du film et permettre au public de partager ensemble les émotions transmises par une séance de cinéma, qui est un moment unique, privilégié, où le public est coupé du monde, immergé dans une bulle émotionnelle.
Les jeunes spectateur·trice·s constituent un public décisif dans cette appréhension des films et des émotions transmises, et un film projeté au cinéma constitue toujours une grande expérience formatrice pour le jeune public.
L’association Cinéma Public Val-de-Marne place l’action culturelle au cœur de ses activités à travers la mise en place dans les 44 salles de cinéma partenaires, des dispositifs d’éducation à l’image, Maternelle et Collège au cinéma, et le festival Ciné Junior.