Portraits
mai 19, 2021

Portrait – Directeur·ice de casting



Fiche métier directeur·ice de casting

 

Cette semaine, il est l’heure de s’intéresser au métier passionnant de directeur·ice de casting!

 

Le tournage du film Autant en emporte le vent , réalisé par Victor Fleming, sorti en 1939, avait commencé sans sa Scarlett O’Hara. Après avoir fait passer des essais aux plus grandes stars du moment de Katherine Hepburn à Bette Davis en passant par Lara Turner, c’est Vivien Leigh, une sombre inconnue à l’époque qui est repérée par le producteur du film sur un autre tournage et interprétera cette trouble héroïne du Sud. Au cinéma, le choix des acteurs peut être fastidieux et extrêmement long. En tant que composante essentielle d’un film, un mauvais choix d’acteurs peut nuire au projet tout entier. Autrefois dévolue aux assistant·e·s, cette étape cruciale est prise en charge en France à partir des années 70 par le directeur·ice de casting, auquel font appel les producteur·ice·s et réalisateur·ice·s pour trouver l’âme sœur de chair et de sang de leurs personnages.

 

 

 

Quel est le rôle d’un·e directeur·ice de casting ?

 

Le·la directeur·ice de casting a une mission, trouver le·la parfait acteur·ice pour le rôle. Il ou elle travaille pour cela en étroite collaboration avec le·la producteur·ice et le·la réalisateur·ice. Il·elle lit le scénario, l’analyse, et va par la suite proposer plusieurs personnes pour les rôles principaux et secondaires. Le·la réalisateur·ice peut ensuite choisir parmi cette sélection les visages de son film.

C’est pour ce faire la personne en contact avec les agents artistiques des acteur·ice·s, avant le·la producteur·ice, pour organiser des essais avant l’arrêt du choix, confirmer une fois celui-ci arrêté la participation des acteur·ice·s à un projet. Quand les acteur·ice·s choisis sont mineurs, le·la directeur·ice de casting est aussi celui ou celle qui prépare le dossier aux Affaires sanitaires et sociales avec les parents. Pour ce qui est du choix des figurants, ce rôle est souvent délégué à un chef de file qui travaille avec le·la directeur·ice de casting.

Le rôle d’un·e directeur·ice de casting se joue en amont du tournage auquel il·elle ne participe pas.

 

 

 

Comment trouver la perle rare ?

 

Pour trouver l’acteur·ice parfait, le·la directeur·ice de casting dispose de plusieurs méthodes. Il·elle peut opter pour ce qu’on appelle le « casting sauvage », pratique popularisée par Dominique Besnehard dans les années 70 quand le métier de directeur·ice de casting émerge. Les « acteur·ice·s » sont avec cette technique repéré·es dans la rue, sans que ne soit pris en compte leur non-professionnalisme dans le domaine de l’acting. Cette pratique de casting a cependant ses limites. En effet, sélectionné·es pour leur « gueule » ou leur proximité potentielle avec le rôle, ces acteur·ice·s peuvent devenir des « acteur·ices mouchoirs », c’est-à-dire qui ne parviennent pas à faire carrière ou à résister aux pièges du showbiz car ils·elles n’y ont jamais été préparé·es et ne sont plus suivi·es après le rôle qui les a propulsé·es. La deuxième forme de casting est celle des essais filmés. Le·la directeur·ice de casting peut organiser une série d’essais pendant lesquels il·elle rencontre les comédien·nes qui les passent et montrent leur potentiel sous la forme de la reprise d’un dialogue du scénario, de celle d’un texte classique ou d’une improvisation. Les essais sont filmés et les plus prometteurs peuvent ensuite être montrés au réalisateur·ice. Le·la directeur·ice de casting peut faire passer un ou plusieurs essais à un·e même acteur·ice pour être sûr. Les acteur·ice·s sont pour cette technique présélectionnés à l’avance. En effet, le·la directeur·ice de casting dispose d’une base de données d’acteur·ice·s mise à jour régulièrement. Ces fiches et connaissances lui permettent ainsi une grande réactivité dans la réponse à apporter aux besoins du réalisateur·ice.

Pendant les essais ou au moment de la prise de contact avec les agents, le·la directeur·ice de casting doit bien s’assurer que les acteur·ice·s sont capables d’effectuer un certain nombre de choses essentielles à l’interprétation d’un rôle, par exemple monter à cheval, parler une langue étrangère, … et doit aussi s’enquérir des limites du·de la comédien·ne, qu’elles soient physiques, psychologiques, découlant d’une appartenance religieuse, …

Évidemment, les acteur·ice·s très connu·es se voit proposer la plupart du temps des rôles et ne passent pas par l’étape du casting.

 

 

Comment devient-on directeur·ice de casting ?

 

Si tous les chemins mènent à Rome, c’est aussi le cas pour le métier de directeur·ice de casting. Il n’y a pas de voies tracées pour devenir directeur·ice de casting, l’important, c’est le carnet d’adresse. Il est cependant conseillé d’avoir fait des études dans le cinéma et l’audiovisuel, mais un bon sens relationnel, de l’instinct et un œil d’aigle peuvent permettre à n’importe qui d’exercer cette profession.

Il faut néanmoins bien avoir en tête que le métier de directeur·ice de casting peut être précaire. En effet, en tant qu’intermittent, il·elle est sollicité·e et payé·e à la mission, et peut donc connaître de longues périodes d’inactivité.

Enfin un·e directeur·ice de casting commence souvent en tant que chef·fe de file, c’est-à-dire chargé·e du recrutement et de la gestion des figurant·es puis assistant·e de casting avant de devenir directeur·ice. Avec son carnet d’adresse et sa connaissance de l’écosystème du cinéma autour des acteur·ices, un·e directeur·ice de casting peut se tourner naturellement vers la profession d’agent·e artistique par la suite.

 

 

 

 

 

 

© Illustration Paul Grelet